Histoire de Rollot
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Le texte ci-dessous provient du cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, œuvre du chanoine Émile-Épiphanius Morel. Il s'agit plus précisément de la charte n°CXCVII figurant aux pages 298 à 299 du tome premier dudit cartulaire.
Ce qui a trait à la commune de Rollot est mis en évidence.
Girard, abbé de Saint-Corneille, met fin à un différend qui s'était élevé entre son abbaye et Pierre de la Villette 1. Les terres que ce dernier cultivait jusque-là à moitié fruits, à la réserve de la dîme et du terrage, lui sont laissées moyennant une redevance annuelle de six muids et une demi-mine de froment, mesure de Montdidier, à livrer à ses frais à Compiègne. On ne lui payera le reliage ou bottelage et le charriage que d'une voiture. Si plusieurs voitures sont nécessaires pour conduire les gerbes, chaque voiture lui vaudra par jour une gerbe d'avoine pour la nourriture de ses chevaux. Si la vesce est battue, il aura le fourrage et l'abbaye le grain. Si la vesce reste en cosses, l'abbaye en aura les deux tiers et Pierre le tiers, ainsi que toute la paille de la grange de l'abbaye, à l'exception de la part qui revient au maire de Mesvillers 2 et à celui de Faverolles 3. Pierre n'a plus droit ni à la nourriture, ni au muid de froment que l'abbaye lui levait auparavant à sa grange. Il renonce au jardin et à l'hôte ou fermier qu'il avait jusqu'ici. C'est à titre d'aumône pour les âmes de ses parents qu'il fait ces concessions. L'abbaye pourra reprendre les terres par elle cédées, si Pierre ou ses héritiers ne respectent pas les conditions de l'accord. Les témoins sont le prieur Guillaume, le sous-prieur Robert, le prévôt Pierre, Robert chanoine le Valsery, Baudouin chanoine de Saint-Just, Gautier prêtre, Gilbert de Régibay, Henri de Rocroc, Robert Judas et Giroud fils d'Evrard.
CB, CXXVII, f° 121.
1 La Villette-lès-Rollot, commune de
Rollot, Somme.
2 Aujourd'hui Piennes, Somme.
3 Somme.
Ego G., Dei gratia abbas Compend., et capitulum ejusdem loci, notum facimus presentibus et futuris, quod querela que versabatur inter ecclesiam nostram et Petrum de Vilula tali modo sopita est. Concessimus enim eidem P. et heredibus ejus culturas nostras quas ad medietatem excolebat et ortum unum proximum domui ipsius, salva decima et terragio, pro sex modiis et dimidia mina frumenti ad mensuram Montisdesiderii, singulis annis ecclesie nostre secundum consuetudinem patrie illius solvendis, quos propria expensa Compend. adducet ipse P. ; raliatonem et carionem de una quadriga habebit. Si autem ad adducendum garbas, plures cadrige necessarie fuerint, tantummodo unam garbam avene de unaquaque cadriga singulis diebus pro pastu equorum habebit. Si vicia vapulabitur, ipse stramen habebit et nos granum habebimus ; si vero vicia remanebit non excussa, nos duas partes vicie habebimus, ille tertiam habebit et omne forragium grangie nostre, excepta parte majorum de Mesvill. et de Faveroles ; procurationem et unum modium frumenti, que in grangia nostra reclamabat, et unum ortum et unum hospitem, quos tenebat, ecclesie nostre dimisit pro se et pro animabus predecessorum suorum in elemosinam. Propter hanc compositionem omnes retroacte querele sopiuntur et quod hanc pactionem teneret sine reclamatione juravit. Si autem hanc compositionem dictus P. vel ejus heres non tenuerit, supradictas culturas saisiri faciemus, donec excessum suum emendaverit. Quod ut ratum eu inconvulsum permaneat. presentes litteras sigilli capituli nostri impressione fecimus corroborari. Testes Guillelmus prior, Robertus subprior, Petrus prepositus, Robertus canonicus Sancti Justi, Galterus sacerdos, Gilebertus de Regibai, Henricus de Rocroc et Robertus Judas, Giroldus, filius Evrardi.
Actum Incarnations Verbi anno M◦ C◦ LXXXXI, regnante Philippo Ludovici regis filio.
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